C'était ton anniversaire

[viol, ptsd, slutshaming]

Un jour, ça a été ton anniversaire. Aujourd'hui.

Un jour, je me souviens, je me sentais déplacé.

ça faisait des mois, des années que je me sentais déplacé à côté de toi.

J'ai tout pris pour toi, j'ai tout pris, j'ai pris le jugement, la condamnation sociale, j'ai pris la solitude infinie de ce que je ressentais.

Je savais que c'était moi qui avait tort.

Je suis resté, tu sais. Je suis resté tant que tu avais besoin de moi. Je serais revenu mille fois si tu me l'avais demandé. Je reviendrais toujours. Je reviendrais après tout ce que tu m'as fais, toujours, parce que JE suis la mauvaise personne. Pas toi.

Je resterais pour toujours la salope.

Je vais rester ce que tu as gravé sur ma peau, peu importe ce que je ferais ensuite.

Mes mains ne tapent plus droit parce que j'essaye d'oublier.

Il y a deux ans.

On était encore ensemble.

Tu n'as pas ouvert mon cadeau.

On savait déjà que c'était fini.

Moi. Toi.

Nous.

On le savait.

Je voulais juste pas que ça finisse.

J'avais besoin de toi. J'ai grandis avec toi. Tu m'as ancré dans la vie et je dérive depuis que je suis sans toi. Je dérive bien, mais je suis perdu. Je n'ai plus de futur depuis ce jour là. Je suis des morceaux que je ne sais pas recoller.

Tu me manques.

Nous me manque.

Je voudrais que tu puisses me rendre tout ce que je t'ai donné. Mes années, ma jeunesse, mon corps pur, mon corps intact, mon corps que je n'avais jamais laissé être violé par celui qui m'aimait.

Tu ne peux rien me rendre.

Je voudrais que tu me rendes ta confiance, que tu effaces la salope de mon corps, que tu rendes ma peau blanche.

ça n'arrivera pas.

Je dois avaler la douleur, avaler ta perte, tout avaler jusqu'à ce que ton souvenir disparaisse. Mais à quel moment tu auras assez disparu pour que je cesse de sentir ta peau sur la mienne comme une condamnation ?

Je ne sais pas.