So you think you could tell heaven from hell

[sang, automutilation, suicide, mort]

Pourquoi encore cette musique ?

L'eau court sur ton bras. Rincer, regarder la chair se remplir à nouveau de ton sang, rincer, regarder, rincer. Sentir la vie s'écouler de toi, littéralement. Pendant des heures. Combien de temps est-ce que ça va encore prendre ? Ta tête tourne. La scène serait belle à raconter, la tête qui part en arrière, les lèvres qui cherchent de l'air, le corps qui tombe vers le haut, qui se détache, tout se détache, tout ira bien, tout ira bien...Ton sourire se tord un peu, c'est vrai, tu n'auras pas l'occasion de la raconter, cette scène.
La paix.
Enfin, la paix.
Se regarder mourir.
Se regarder mourir, doucement.
S'interrompre.
Fumer.
Y'a le temps.
Y'a encore le temps.
L'eau, encore.
Ecrire la lettre d'adieu qui cette fois ne sait pas te retenir.
Il fait chaud. C'est doux. C'est fini de regretter les choses. C'est fini d'être du poison. Tout est purgé.
Plonger la lame dans la chair déjà ouverte, ça prend des heures.
Tu veux rester conscient le plus possible. Marcher vers la mort. Comme ton Stanley. Enfin, l'écrivain qui s'écrit lui-même, qui devient les mots. Dans l'eau et le sang, mourir comme tu as commencé, la boucle bouclé.
Les sensations s'effacent peu à peu, la musique disparaît doucement, la lumière aussi, les couleurs, il ne reste plus que du blanc et de la chaleur, tout est doux...

Mais. Un instant.
Il faut dire au revoir. Tu sens que ton temps se compte en minutes. Dire au revoir.
Ce lapin qui n'aime personne accepte une dernière caresse et ton cœur se brise.
Il sait, lui.
Il sait.

Alors.
Tu restes.
Tu recolles ta peau.

Aucune paix ne vaut les larmes que tu as vues être versées après ça.

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